jeudi 12 avril 2012

L'autre jour, j'ai visité l'opéra Bastille

Comme ça, par curiosité, pour savoir ce qu'il y a derrière la scène (cela pourra me servir si un jour je deviens chanteuse lyrique ou danseuse étoile, et en attendant, cela me fait un sujet de conversation pédant de plus pour briller dans les soirées mondaines).

 
C'était très intéressant.

 

J'ai découvert des énormes hangars où l'on stocke des décors entiers, des ascenseurs monstrueux qui peuvent supporter des charges de plusieurs tonnes, des câbles longs de dizaines de centaines de mètres, des ateliers de menuiserie, de peinture, de couture et même de maquillage, des rideaux en fer de 20 tonnes qui font office de portes coupe-feu et permettent à plusieurs troupes de répéter en même temps sans s'entendre, et même des têtes de taureaux monstrueuses dans un couloir sans fin.

 

Mais ce n'est pas pour vous détailler tout cela que j'écris cet article ; Pat', le guide officiel de l'opéra Bastille, s'en chargera avec bien plus de bonheur que moi !

 

Non, ce dont je voulais vous parler, c'est des gens bizarres qui assistaient à cette visite.

 

Bizarres, pourquoi bizarres ?

 

Parce que, contrairement à moi qui ne connais pas vraiment grand chose à l'opéra, si ce n'est que Wagner, c'est comme Proust, on aime ou on n'aime pas, la plupart des personnes qui étaient là avaient l'air, à entendre certaines de leurs réflexions, particulièrement férues en la matière.

 

Cela se voyait d'ailleurs rien que dans leur tenue : on trouvait pas mal d'associations cheveux longs et mal coiffés - teint blafard - couvre chef d'un autre temps - vieille sacoche rafistolée de partout - pantalon trop court - chaussures venant tout droit du Moyen-Age, qui indiquent en général à coup sûr des personnes passionnées de musique (pardon pour ceux qui se reconnaîtraient à la lecture de cette description, elle n'a rien de mal intentionnée bien au contraire, d'ailleurs j'aime les styles décalés et un de mes amis porte même un chapeau). 

 

Et justement, il y avait cette fille qui a sans doute trouvé que j'avais l'air suffisamment avenante pour m'adresser la parole, et qui a un peu trop vite déduit de ma participation à cette visite une connaissance fouillée de l'art lyrique chez moi (alors que notez qu'on peut très bien visiter les égouts de Paris sans se passionner nécessairement pour les canalisations d'eaux usées). 

 

Elle a donc commencé à me parler des opéras qu'elle rêvait de voir représenter, de ceux qu'elle avait uniquement vus retransmis à la télévision, du programme du Metropolitan Opera par rapport à l'Opéra de Paris, de ses mises en scène préférées, de ses interprètes favoris, des airs les plus difficiles à chanter, de tel chanteur qui en plus d'avoir une voix formidable est extrêmement séduisant... 

 

J'aurais dû lui dire dès le début que si je visitais l'opéra Bastille, cela ne signifiait pas pour autant que j'étais un puits de sciences dans ce domaine, loin de là !

 

A la place, j'ai pris un air très entendu pendant tout le temps où elle me parlait, en faisant de temps à autre : "Ah oui !", "Très vrai !", "Tout à fait d'accord avec toi !", "Bien sûr !", "Effectivement !", "Tu prêches une convaincue !", etc. 

 

Et quand la visite s'est finie, hop, hop, je me suis carapatée jusqu'à la station de métro la plus proche pour être bien sûre qu'elle ne me propose pas d'aller boire un verre de façon à fouiller un peu plus le sujet avec moi... 

 

Pour Garnier, c'est décidé, je fais une annonce avant que la visite ne commence pour bien prévenir tout le monde que je n'y connais absolument rien !

 

 

visite-Bastille.jpg

4 commentaires:

  1. En même temps, c'est toujours la contrepartie de jouer au plus fin (à la plus fine). Non ?

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  2. Tu aurais dû lui demander : "au fait, ça date de quand la prise de l'opéra Bastille ?", à mon avis elle t'aurait laissée tranquille.

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  3. Il y a des gens très bizarres dans ce milieu...

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  4. C'est comme si tu allais voir un film au cinéma sans avoir lu le livre avant. On s'instruit avant de se rendre à un lieu tel que l'Opéra. Dans la collection bouquin, tu trouveras "tout l'opéra" avec les compositeurs, les oeuvres créées, les airs difficiles, tout... Au bout des 1500 pages tu seras à ton tour imbattable sur la question, et c'est la tête haute que tu visiteras l'Opéra !

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