samedi 2 juin 2012

On s'étonne souvent...

 ... que les gens n'arrivent pas à décrocher de leur téléphone, qu'ils se ruent compulsivement sur leur portable dès le moindre instant de liberté, qu'ils soient pris de tremblements nerveux incontrôlables lorsqu'ils se rendent compte qu'ils sont sortis sans leur Iphone (ou Blackberry, ça marche aussi).

 

Mais a-t-on seulement pensé à s'interroger sur les véritables causes de ce phénomène ? 

 

J'aurais bien aimé vous dire que non (j'aime bien avoir le sentiment d'être la seule à réfléchir), mais renseignements pris, en fait oui. 

 

Vous lirez ici qu'il s'agit d'une illustration du pouvoir addictif des nouvelles technologies dans le monde moderne, là que ce genre de comportement est révélateur d'un processus spontané de défense contre le non-sens de l'absurdité existentielle, ici encore qu'il faut y voir le signe d'une prise de conscience collective de la nécesssité de bâtir une société régénérée par une interconnexion constante de ses membres.

 

En réalité, et cela vous surprendra peut-être, aucune de ces explications n'est satisfaisante (car s'il arrive aux gens de réfléchir, ce n'est pas pour autant qu'ils parviennent aux bonnes solutions). 

 

C'est ce qui m'est apparu très clairement, lundi dernier, jour de solidarité intergénérationnelle nationale dûment boycotté par mes soins au profit d'une matinée de brocante intergénérationnelle locale (beaucoup plus d'avenir), alors que je circulais entre différents stands. 

 

Là, au milieu des vieilles bouilloires décaties, des minitels marrons-moches qui ne servent plus à rien, des Sophie la girafe impitoyablement mordillées sur toute leur surface, et des collections de capsules de bouteilles de psychopathes monomaniaques, vous tombez inévitablement sur toute une gamme de téléphones en plastique pour enfants. 

 

Avec une moyenne d'environ 2 téléphones pour 3 stands, pour être tout à fait précise.   

 

Et c'est à ce moment là que vous réalisez que des générations entières de parents irresponsables ont mis entre les mains de générations entières d'innocents enfants, en dehors de tout contrôle de leur part et bien souvent sans leur avoir donné la moindre indication sur la façon d'en faire un usage avisé, des centaines de téléphones Fisher Price aux couleurs criardes (avec, pour les modèles les plus récents, touches rétro-lumineuses-musicales intégrées).

 

La plupart du temps, avant même que leurs rejetons sachent parler... 

 

Conditionnés dès leur plus jeune âge à user et abuser du téléphone, ces enfants en sont venus tout naturellement à développer un lien quasi-affectif avec un tel objet, lien qui perdure une fois devenus adultes et qui s'exprime fort logiquement à travers ce besoin irrépressible de conserver en permanence leur portable à portée de main et de vue.

 

Alors n'ayons pas peur de lancer un vrai débat de société : à quand l'interdiction définitive et absolue du téléphone en plastique pour enfants ?!

 

tel.jpg

5 commentaires:

  1. Ciel, et dire que mes enfants avaient un petit téléphone en plastique rouge (avec un cadran quand même)... et pourtant ils n'aiment pas le téléphone...

    RépondreSupprimer
  2. C'est vrai tout ça, mais il faudrait transmettre le message au Père Noël, c'est bien souvent lui le responsable.

    RépondreSupprimer
  3. En même temps, quand ils en ont un dans les mains, ils savent tout de suite quoi en faire, même la première fois, c'est sidérant !Et pourtant je ne suis pas une fan du téléphone et encore moins portable...

    RépondreSupprimer
  4. C'est le côté uniformisant des téléphones qui me sourire ; tout le monde a le même Apple, Blackberry ou Samsung alors comment veux-tu te démarquer des autres ? Même technologie Même objet, même gestuelle, même compulsion, même addiction. Du coup, j'ai choisi, pour ne pas ressembler à la foule : je n'ai toujours pas de smartphone.

    RépondreSupprimer
  5. C'est bête qu'on voit pas ta choré des bras en même temps...

    RépondreSupprimer

Un petit commentaire ?