lundi 6 août 2012

Avoir un plan B dans la vie...

 

... c'est essentiel. 

 

Parce que, comme ça, si votre plan A vous laisse en rade un beau jour, vous pouvez toujours vous raccrocher à quelque chose plutôt que de sombrer dans l'alcoolisme / la kleptomanie / l'absorption compulsive de chocolat / les soirées passées en mode loque humaine devant Derrick

 

Tenez, moi, par exemple, mon plan B c'est de me marier avec Joe Dassin et d'aller siffler là haut sur la colline quand tu voudras où tu voudras le coeur ouvert à l'inconnu de vivre aux sons des ukuleles sur une petite île paradisiaque du Pacifique, loin du fisc, des impôts et de toute la paperasse administrative et on s'aimera encore même quand l'amour sera mort

 

Et croyez-moi, les soirs où j'ai un peu de vague à l'âme (je n'ai pas réussi à trouver les chaussures que j'avais repérées en solde/le dernier billet SNCF à un tarif abordable vient de partir/le distributeur de la banque a avalé ma carte bleue/tout mon fromage blanc s'est déversé dans mon sac Monoprix), c'est un vrai soutien ! 

 

Je me dis qu'au pire du pire, voilà, je claque tout et je rejoins Joe. 

 

Et tout de suite, tout va beaucoup mieux. 

 

Si bien que je n'ai encore jamais eu à mettre mon plan B à exécution (le plan A consistant principalement, vous l'aurez compris, à acheter des chaussures en solde).

 

Pour d'autres (beaucoup plus superficiels), le plan B, c'est de gagner au loto et d'investir dans une Porsche pour faire son kéké à la sortie de l'Ecole de coiffure de Lons-le-Saunier. 

 

Pour d'autres encore (tout aussi superficiels), c'est de devenir vedette de cinéma et de raconter en interview pourquoi ce n'est pas facile tous les jours d'être beau, célèbre et admiré. 

 

Des exemples de plans B somme toute assez différents, mais nul ne s'en étonnera : chacun bâtit en général son plan B en fonction des goûts qui lui sont propres.

 

En général.

 

Parce que, mon ami Tom, figurez-vous que lui, son plan B lui a été en quelque sorte imposé.

 

Tom, je l'ai rencontré au cours de mes études en faculté, à une époque où il passait des partiels qu'il n'avait même pas révisés "parce que ça ne l'intéressait pas".

 

Aujourd'hui c'est un thésard qui se nourrit en moyenne de 15 livres par jour écrits dans des mots tellement compliqués que même la lecture d'une seule phrase peut suffire à faire horriblement mal à la tête (et dire qu'il a prévu de me faire un jour relire sa thèse dont je n'ai même pas compris le sujet...). 

 

Assez logiquement, son plan A, c'est donc de soutenir sa thèse, puis de passer l'agrégation, puis d'enseigner devant un public d'étudiants idolâtres buvant chacune de ses paroles (il est assez pudique sur ce dernier point, mais c'est la seule explication convaincante que j'ai trouvée au fait de faire volontairement une thèse).

 

Son plan B, par contre, c'est l'un de ses amis d'origine sénégalaise qui lui a gracieusement fourni : rencontrer sa cousine Aimée qui l'attend, là-bas, au Sénégal, pour vivre avec lui un bonheur sans nuage, dans une belle maison avec vue sur la mer, domesticité suffisante pour oublier jusqu'au sens du mot "poussière" et poste prestigieux à l'Université de Dakar...

 

En fait, le plan B de Tom semble être un peu son plan A à elle, vu qu'il y a quelques mois, sans l'avoir jamais ne serait-ce qu'entre-aperçu, elle lui a carrément téléphoné depuis le Sénégal, comme ça, pour prendre de ses nouvelles.

 

Tom a beau avoir lâchement écourté la conversation ("Allo, allo... Bon, j'entends plus rien, je raccroche"), moi je lui ai dit qu'il était quand même bien bête de ne pas troquer son plan A contre son plan B, parce que je ne connais pas Aimée mais elle fait partie d'une potentialité hypothétique du futur qui fait quand même drôlement rêver...

 

Mais non, rien à faire, il ne veut pas abandonner son plan A !

 

Seul espoir : qu'à la grande fête organisée le week-end prochain, chez son ami, Tom tombe nez-à-nez avec Aimée qui aura fait le voyage tout exprès pour lui et qu'elle se débrouille pour que, de gré ou de force, leurs destins à tous deux épouse enfin les contours de son plan B à lui....

 

...et me permette de faire très prochainement un beau voyage pour leur adresser de vive voix mes meilleurs voeux de bonheur !


4 commentaires:

  1. Moralité Un bon Joe Dassin mort vaut mieux qu'un mauvais Tom vivant :)

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  2. C'est peut-être la chance de sa vie, à Tom, il devrait y réfléchir ! Il y a des types qui paient des fortunes à des agences spécialisées pour épouser des jeunes filles qui viennent de l'autre bout du monde...

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  3. Ca c'est pas du vrai plan B, pas de la roue de secours !

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