mardi 16 octobre 2012

Une chose qui m'arrive plutôt rarement...

 

... c'est de me lever en bénissant mon réveil de m'avoir tirée de mon sommeil. 

 

Pour ainsi dire, ça ne m'arrive même jamais. 

 

C'est sans doute un peu ingrat de ma part, surtout quand on sait :

1) que c'est moi qui le programme chaque jour pour me réveiller,

2) que sans lui mes horaires d'arrivée au bureau seraient peut-être devenus un sujet de crispation professionnelle (l'expérience prouve que les patrons peuvent se crisper très vite pour pas grand chose).

 

Le seul point sur lequel je pourrais à la limite lui en vouloir, c'est le fait que son écran rétro-éclairé bleu ne s'allume plus depuis quelques temps. 

 

Je suis donc obligée, la nuit, quand je n'arrive pas à dormir (par exemple quand je sais que je dois me lever aux aurores le lendemain pour une journée terriblement chargée et que j'aurais donc intérêt à trouver le sommeil rapidement) de rallumer la lumière pour voir depuis combien de temps exactement je n'arrive pas à fermer l'oeil et calculer combien de temps maximum durera mon sommeil (des données somme toute très utiles pour réussir à s'endormir...)

 

Tout ça, bien sûr, au détriment de ma qualité de vie. 

 

Mais aujourd'hui, une fois n'est pas coutume, je me suis surprise à être presque reconnaissante à mon réveil d'avoir sonné à 7h15 de son strident tidididit tidididit tidididit tidididit... (quelqu'un a le même ?)

 

C'est que, voyez-vous, il m'a comme tirée d'un (très) mauvais pas. 

 

J'étais avec ma soeur et mon frère ; nous nous apprêtions à aller chercher nos vélos pour une sympathique balade dans la campagne (ce qui ne nous arrive à peu près jamais vu qu'aucun de nous n'habite à la campagne, que ma soeur a toujours quelques scrupules à abandonner toute sa famille juste pour le plaisir d'être seule avec nous et que personne n'a de vélo - enfin, personne sauf mon frère qui a une vieille ruine verte trop petite avec 2 pneux crevés).

 

Sur le chemin nous avisons un car dans lequel nous décidons de monter afin de gagner un peu de temps (nous n'avons pas besoin de demander au chauffeur où il va car, curieusement, nous savons qu'il va là où nous allons).

 

Nous nous installons au fond du car (la place des cancres) mais en accaparant chacun une banquette distincte (évitons toute promiscuité déplaisante). 

 

En ce qui me concerne, je m'étale avec la quinzaine de sacs que je me découvre tout à coup (des courses pour le mois ? mes cadeaux de Noël ? un cadavre découpé en morceaux ?).

 

Il n'y a pas grand monde dans ce car.  

 

Ah si, quand même, cette petite fille qui nous demande si elle peut rester avec nous parce que les gens qui l'accompagnent sont bizarres.

 

Effectivement, ils sont gros, moches, mangent salement et ont l'air bizarre.

 

"Bon d'accord mais sois bien sage !"

 

... moment d'absence de Ginger... 

 

... je reprends mes esprits (mais au bout de combien de temps ?)...

 

Tiens, il fait nuit noire maintenant, ma soeur et mon frère se sont volatilisés, le car s'est vidé, il file sur une route rectiligne perdue en pleine nature.

 

Je ne m'interroge pas plus longtemps pour comprendre que j'ai raté mon arrêt dans les grandes largeurs... 

 

Je quitte alors ma place et je me dirige vers le chauffeur pour aller lui demander de me déposer au prochain arrêt avec la gamine - en chemin, je me retourne : la gamine est en train de fouiller dans mon sac - "Oh la, tu veux bien arrêter ça tout de suite, toi !" - bon il faut vraiment que j'aille demander au chauffeur de me laisser au prochain arrêt (et ne peux quand même pas prendre mes 15 sacs avec moi) - "Fais bien attention, toi, que je ne t'y reprenne pas !" - "Monsieur, vous pourrez nous laisser au prochain arrêt, moi et la gamine qui essaye de voler mes affaires, s'il vous plaît ?" 

 

Le chauffeur, sur un ton de vieux routier aux accents paternels : "Pas de difficultés Mam'zelle mais j'vous conseille de faire bien attention : y'a un lotissement pas très loin qui a fermé. Il s'y passait de bien trop vilaines choses... Méfiez-vous, on ne sait pas trop qui traîne dans le coin". 

 

"Ah, ok, merci Monsieur (glourg)". 

 

Je m'apprêtais à aller chercher mes affaires et ma gamine chapardeuse avec comme une légère intuition que toutes les circonstances n'étaient pas réunies pour me permettre de profiter à plein de cette petite virée nocturne...

 

Mais je n'ai malheureusement pas eu le temps de vivre ce  Sans retour version campagne française ; je ne saurai jamais comment l'histoire devait se terminer (mal, très mal ou vraiment très mal ?) !

 

Il était 7h15 et la première sonnerie de mon réveil m'a propulsée hors du car, dans un semi-jour, au beau milieu de mon lit ! 

 

C'est fou comme un lundi matin même grisailleux peut parfois vous paraître engageant...

 

  Sans-retour.jpeg

4 commentaires:

  1. Seule toi pourra démêler la symbolique de ce rêve : famille, voyage, beaucoup de sacs, petite fille, angoisse de vol, "vilaines choses"... Tout va bien ma chère Ginger ? Je m'inquiète !

    RépondreSupprimer
  2. Merci mais j'ai déjà donné, je préfère que ce soit les autres qui racontent leurs cauchemars maintenant... Tu commences ? 

    RépondreSupprimer

Un petit commentaire ?