jeudi 31 janvier 2013

Déborah - le bilan

 

Il ne faut jamais trop se précipiter dans la vie pour faire des bilans. 

 

Un grand sage Pakistanais m'a expliqué un jour, à la caisse de mon ancien Franprix, que les jugements trop hâtifs n'étaient pas nécessairement les plus sûrs. 

 

Depuis, je me suis mise à faire mes courses chez Monoprix mais j'ai conservé cette réflexion bien présente à l'esprit.

 

Et j'en ai vérifié toute la pertinence année après année.

 

Pour prendre un exemple simple, il ne faut pas croire qu'un type que l'on croise dans la rue, tout ça parce qu'il a plutôt une bonne présentation, est forcément la quintessence du gendre idéal sur Terre. 

 

Enlevez-lui sa veste de costume et vous découvrirez peut-être que, mis à part le pan qu'elle laisse visible, sa chemise est quasi entièrement dévorée par les mites et aussi froissée qu'un oreiller, le matin, au réveil.

 

Poursuivez l'inspection et délacez ses chaussures. Vous constaterez qu'il se dégage une odeur fortement suspecte et que ses chaussettes trouées laissent apparaître une impressionnante culture de champignons tout le long de ses orteils.

 

Ouvrez maintenant sa mallette de golden boy. Au lieu de tomber sur des dossiers bien en ordre, vous en extirperez tout un lot de mouchoirs sales, de vieux chewing-gums collés et de cornets de frites (sans frites) bien gras. 

 

C'est seulement après avoir procédé à toutes ces vérifications élémentaires que vous pourrez conclure que Pierre-Etienne a beau avoir l'air charmant, comme ça, vu de l'extérieur, il tient en fait beaucoup plus du CGTiste crasseux du lendemain de fête de l'Huma que du Jeune cadre à haut potentiel à exhiber dans les soirées mondaines. 

 

Bref, tout ça pour vous expliquer que si je n'ai pas fait plus vite le bilan de Déborah, ce n'est pas parce que j'ai préféré utiliser mon temps à m'occuper de signer le TIP de mon tiers provisionnel, mais juste parce que j'attendais d'avoir le recul nécessaire pour éviter au maximum des erreurs d'analyse trop honteuses.

 

(- Mais tu  ne m'avais pas dit que Déborah était vraiment chouette comme fille ?

 

- Oui mais c'était avant que je découvre qu'elle avait glissé de la mort au rat dans ma bouteille de jus de fruits multivitaminé...). 

 

Alors, que dire ? 

 

Eh bien, que la première impression (très positive) que m'avait faite Déborah ne s'est pas démentie par la suite. 

 

Quand je suis rentrée chez moi après lui avoir laissé mon appartement pour la soirée, j'ai tout retrouvé en ordre, à sa place, rangé, propre. 

 

Pas de cadavres de bouteilles sous mon clic-clac, de morceaux de pizzas collés à la moquette, de personnes ivres mortes allongées un peu partout...

 

Comme elle s'était permis de prendre un de mes yaourts, elle m'en avait racheté 4 pour remplacer. 

 

Et aussi des petits-pains pour agrémenter le petit-déjeuner. 

 

Après son départ, j'ai réalisé qu'elle n'avait même pas emporté avec elle la bouteille de champagne que j'ai mise de côté pour le jour où il arrivera quelque chose de vraiment positif dans ma vie (ça vieillit bien le champagne ?) ni même mon argenterie (forcément, vu que je n'en ai pas)...

 

... et aussi que, finalement, cette collocation, ç'avait été bien distrayant et que ça faisait même un peu vide maintenant...

 

Déborah va repasser à Paris dans une quinzaine de jours.

 

Cette fois, ce n'est pas moi qui l'hébergerai, mais sa cousine.

 

Mais avec Déborah, nous avons déjà pris rendez-vous pour passer une soirée ensemble, comme ça, juste pour discuter et ricaner comme si on était devenues de vraies amies.

 

De vraies amies ? 

 

Je crois qu'il est temps que je l'appelle Débo

5 commentaires:

  1. Je n'ai pas l'habitude de déshabiller l'homme de la rue...

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  2. Envisage la co-location Ginger si ça te tente. L'Auberge espagnole..., un si joli film.

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  3. Hilarant ton passage sur le Champagne. Ravie que Déb n'ait pas été un imposteur!

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  4. Oui, ça compte quand même de faire semblant d'avoir une vie réussie par certains aspects.

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  5. C'est chouette pour Débo. Mais ce qui serait bien c'est que tu invites Pierre-Etienne et que tu nous fasses le bilan (sans les odeurs).

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