mercredi 17 avril 2013

Moi, je ne cours pas

 

 

Attention, ne vous méprenez pas sur le sens de ce titre.

 

Contrairement à ce qu'il pourrait laisser penser, il m'arrive de courir de temps en temps.

 

Pour attraper le bus, pour télétransmettre à temps ma déclaration d'impôt, pour éviter d'arriver plus d'un quart d'heure en retard à mes rendez-vous, et même parfois – quand je suis vraiment en forme – pour jouer avec mes neveux à qui va atteindre la barrière en premier (c'est toujours moi qui perds).

 

Non, ce que je veux dire par « je ne cours pas », c'est qu'aucune petite case de mon emploi-du-temps hebdomadaire n'est par avance dédiée à la pratique de cette activité physique.

 

Lorsque je cours, ce n'est pas vraiment par choix.

 

Il s'agit d'un comportement que j'adopte par pure nécessité, en général pour remédier à des contingences extérieures à l'origine d'un phénomène de distorsion temporelle se traduisant par une soudaine accélération de l'écoulement du temps, lorsque vraiment aucune autre solution n'est envisageable. 

 

Vous ne me verrez donc jamais, revêtue de mon jogging le plus moche, aller m'ébrouer quelque part dans un coin bien pollué de la capitale, tout ça pour optimiser mon sentiment de bien-être personnel.

 

J'ai depuis longtemps compris que mon sentiment de bien-être personnel passait beaucoup moins par mes pieds que par mon estomac (depuis le cross du collège en fait).

 

Mais comme la course est un peu LE sport national du moment, je suis régulièrement confrontée à la question suivante :

 

« Et toi, tu cours ? »

(question qui fait suite, en général, à un long et palpitant monologue consacré aux meilleurs parcours de la région, aux meilleurs équipements vestimentaires, aux meilleurs régimes alimentaires, etc.)

 

Et jusqu'ici, au lieu de révéler le véritable fond de ma pensée (« Non, tu vois, j'aime bien souffrir mais pas forcément pendant une heure d'affilée en tournant en rond et en risquant de tomber sur un séduisant psychopathe »), je me contentais d'une réponse très diplomate :

 

« Non, je fais du tennis ».

 

Heureusement, jusqu'ici, cette réponse a toujours suffi à tromper la curiosité de mes interlocuteurs et j'ai pu garder mon secret pour moi.

 

Mais je redoutais le jour où l'un d'eux, plus perspicace vicieux que les autres me répondrait :

 

« Et alors ? L'un n'empêche pas l'autre que je sache ! »

 

Aujourd'hui, à la faveur des derniers évènements de l'actualité internationale qui ont volé la vedette à ce brave Cahuzac, je sais exactement ce qu'il faudra que je réponde à ce petit impertinent pour lui rabattre définitivement son caquet.

 

« Oui, mais jusqu'à plus ample informé, personne ne dépose encore de cocottes-minutes sur les courts de tennis, non ?! »

 

Il faut bien le reconnaître, il existe des sports plus dangereux que d'autres...

 

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5 commentaires:

  1. Comme disait Devos "Pourquoi fait-il ses courses en courant, il pourrait faire son marché en marchant !"

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  2. C'est vrai que mourir en faisant son jogging, ça doit être assez humiliant.

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  3. Je m'attendais à un texte philosophique sur "Courir fait-il accélérer le temps?", et je n'ai pas été déçue.

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  4. Pour beaucoup de gens c'est un atout indiscutable !

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  5. C'est vrai que se donner un genre en déclamant à haute voix qu'on a fait huit fois le tour du Parc Monceau sans marcher dans une crotte de chien, qu'on a battu son record de 7 secondes et qu'on a perdu 250 grammes..., c'est fatigant. Rien ne sert de courir, je préfère ce qui marche.

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