lundi 30 septembre 2013

Histoire d'un auto-suicide

 

Quand la vie est trop dure, je ne vous apprends rien, certaines personnes décident spontanément d'y mettre fin.

 

Pour les verres, c'est pareil.

 

On les croit bien souvent incapables de faire quoi que ce soit par eux-mêmes, totalement léthargiques, attendant nonchalamment que la vie de leurs propriétaires s'écoule toute entière pour leur survivre entre les mains de lointains héritiers qui tenteront de vous les refourguer à la prochaine brocante.

 

Grave erreur !

 

Un verre est en réalité doué de conscience.

 

Et cette conscience est tellement forte que même s'il n'est à proprement parler doté d'aucun membre (pas de bras, pas de jambes notamment), ce qui lui interdit un certain nombre d'actions (retirer de l'argent à la banque, dire du mal de Marion Cotillard, actualiser son profil Linkedin), il a le pouvoir de mettre fin à ses jours en choisissant délibérément de se briser.

 

Méfiez-vous la prochaine fois que vous laisserez un verre seul.

 

Il se peut que, lorsque vous aurez le dos tourné, vous entendiez un crac grinçaillant et que vous constatiez concomittament que votre verre vient de se fendre en deux à la base.

 

Pourquoi un tel geste ?

 

N'attendez pas de lettre d'explication de la part de votre verre, vous perdriez votre temps.

 

Comme on l'a vu, il ne dispose pas de bras, il n'est donc pas en mesure de rédiger un message pour vous exposer les motivations qui l'ont conduit à commettre l'irréparable.

 

En réalité, une étude INSEE de 1998 a établi que les causes peuvent être très variées (dépression, handicap, harcèlement...) mais qu'elles renvoient toujours à une situation vécue douloureusement par votre verre.

 

Mon conseil, si vous êtes confronté à une situation de ce genre : faites le deuil de votre verre sans tarder.

 

Organisez-lui, le cas échéant, une petite cérémonie funéraire muy emocionante, rendez-lui, pourquoi pas, un vibrant hommage à travers un dernier discours, mais surtout débarrassez-vous le plus rapidement possible des morceaux qu'il a laissé derrière lui.

 

C'est que ça coupe ces trucs là.


 

 

Verre-casse.jpg


jeudi 26 septembre 2013

Christophe Colomb, les raisons de sa fuite en Amérique

 

Un peu de culture générale ne fait pas de mal de temps en temps, même sur un blog qui parle beaucoup paillettes / chocolats / peluches Hello Kitty.

 

« La culture c’est ce qui fait l’humain », paraît-il, et comme je tiens à montrer qu'il n'y a pas que la police ou les gardiens de prison qui, de nos jours, ont un visage humain, j'ai décidé, en faisant un petit point culture dans ce 211ème article de mon blog, de montrer que c'est aussi le cas, justement, de mon blog. 

 

Je ne vous cacherais pas que trouver un sujet culturel digne de ce nom m'a donné pas mal de fil à retordre. 

 

Après avoir successivement envisagé de disserter sur Est-ce normal que la Tour de Pise soit penchée ? (trop scientifique), Pourquoi flotte-t-on dans la mer morte (trop mystérieux) et Sheïla était-elle un homme ? (pas assez documenté), j'ai finalement sélectionné un thème en lien avec l'un de mes articles précédents. 

 

Souvenez-vous, c'était un article qui racontait ma quête acharnée pour trouver la jupe longue de mes rêves en solde (parce qu'avant d'être en solde, elle était au moins deux fois moins belle), dans lequel j'avais glissé une habile référence à Christophe Colomb pour dire qu'il n'était pas le seul à avoir réussi sa vie - ou à avoir cru la réussir - en partant pour l'Amérique. 

 

Comme je n'étais pas trop sûre de l'écriture de son nom (Colon ? Collomb ? Colont ? Kolon ?), je m'étais prudemment rendue sur wikipedia pour voir comment la majorité des gens pense qu'il s'orthographie (majorité des gens qui correspond évidemment parfaitement à mon lectorat, selon une récente étude de l'INSEE). 

 

Mais peu importe que cela s'écrive en fait Colomb puisque, au risque de vous décevoir mais tant pis, ça n'est pas du tout le thème du point culture d'aujourd'hui.

 

Le thème du point culture d'aujourd'hui c'est quelque chose de tout à la fois beaucoup plus simple et beaucoup plus essentiel que ça : pourquoi Christophe Colomb est-il parti ? 

 

Comme vous le voyez, je m'intéresse beaucoup à la psychologie des gens en général et des grands hommes en particulier. 

 

Car pour partir, il faut en principe toujours une bonne raison. 

 

Napoléon est parti à Sainte Hélène parce qu'il n'avait pas trop le choix.

 

Superman est parti de Krypton parce que son papa a lancé la capsule interstellaire.

 

Et quant à Johnny Depp, il est parti parce qu'Amber Heard, il faut dire ce qui est même si ça fait mal de le reconnaître, on a beau aimer les histoires de taxis, elle est quand même pas mal du tout. 

 

En ce qui concerne Christophe Colomb, la raison est différente. 

 

La page wikipedia ne dit pas précisément pourquoi il a choisi, au péril de sa vie, de s'exiler à l'autre bout de la planète, dans un endroit inconnu des guides du Routard, à un moment où les téléphones portables ne captaient pas et où l'ADSL n'était encore qu'un amas de trois lettres dénué de sens, mais en regardant d'un peu plus près l'illustration du personnage, on comprend. 

 

  Christophe-Colomb.jpeg

 

Christophe Colomb avait l'air tellement moche et antipathique qu'à tous les coups il n'avait aucun ami au Portugal. 

 

Aucun ami = aucune attache = aucune hésitation à mettre les voiles pour parcourir le monde entier à la recherche de richesses qui feront de vous un homme envié, à défaut d'un homme aimé, quand vous reviendrez a casa

 

Alors que s'il avait été beau et sympathique, entouré de dizaines d'amis totalement dévoués, d'une charmante épouse, et de délicieux marmots, Christophe Colomb n'aurait jamais songé ne serait-ce qu'à mettre un pied dans une caravelle.

 

Comme quoi, les réussites d'envergure ne tiennent pas forcément à grand chose...

 

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Christophe Colomb, version beau et gentil, sous le drap, à droite sur la photo.

lundi 23 septembre 2013

Google requests awards

 

Le meilleur du pire ou du moins pire des recherches qui ont mené aux Extraits de Ginger.

 

Décryptage.   

 

  • max et lili accident route

 

Très bonne idée de sujet pour un prochain Max et Lili.

 

Oui, je sais, il existe déjà un Max et LiliPluche-le-chien se fait bouler par une voiture (quel idiot aussi d'avoir traversé la route sans regarder).

 

Mais pourquoi ne pas avoir plutôt mis en scène la mort de Mamidou écrasée par le bus qu'elle tentait d'arrêter pour échapper à l'agression à l'arme blanche d'un toxicomane désireux de lui emprunter les 20 euros qu'elle venait de retirer pour acheter son Trinitrine à la pharmacie du quartier ?

 

Un sujet autrement plus riche qui amène les enfants à une véritable réflexion sur l'absurdité de la vie, et pas seulement sur un accident de chien-chien.

 

 

  • montage d'un wc turc

 

Non, non, Monsieur de l'équipe d'entretien des aires d'autoroute SANEF ou ESCOTA pas montage, montage.

 

Tu as oublié le "" et, crois-moi, ça change tout.

 

Alors va vite nous démonter tout ça, et qu'on n'en parle plus.

 

Ni sur ce blog, ni ailleurs.

 

 

  • faut-il croire en l'astrologie

 

Oui, je pense.

 

Je viens de vérifier à l'instant, et l'horoscope de Christine Haas pour le mois d'août collait parfaitement à ma situation.

 

« Vos pérégrinations vous entraîneront peut-être loin de chez vous, mais vous aurez justement grand besoin de dépaysement ».

 

Avec le recul, je me dis que c'est fou parce qu'au cours du mois d'août, je suis justement partie en vacances, et en plus ça me faisait plaisir.

 

Presque troublant de savoir que tous les détails de sa vie sont inscrits dans les étoiles...

 

 

  • shampoing plutôt qu'un gel douche

 

A choisir, oui.

 

Mieux vaut avoir les cheveux qui sentent bon que la peau qui soit propre.

 

Ca paraît même évident.

 

 

  • vivre à travers les yeux des autres

 

… c'est cool !!!

 

Pas d'hésitation à avoir là-dessus.

 

Prends vite le masque que la société te tend et qui te permettra de lui renvoyer l'image précise qu'elle attend de toi.

 

Tu n'as plus qu'à être jeune, beau, riche, décontracté, plein d'humour, successful, à avoir un Iphone dernière génération et à t'assurer que ton conjoint est suffisamment décoratif pour poster des photos de vous deux devant le Taj Mahal au soleil couchant qui recueillent plus de 500 likes.

 

Accessoirement, je pense que c'est en plus le meilleur moyen de réussir sa vie.

 

 

  • besoin vacances

 

Ah bon ?

 

Des vacances, pour quoi faire ?

 

Ah oui, pour aller poser devant leTaj Mahal au soleil couchant.

 

Vu sous cet angle, oui, ça se défend.

 

 

  • critiquer une personne a qui fait du mal

 

Question difficile à traiter car susceptible, au vue de sa qualité rédactionnelle, de deux interprétations distinctes.

 

- Critiquer une personne qui t'a fait du mal ?

 

Ca se conçoit.

 

Peut-être que tu as quelques griefs à son égard et, psychologiquement, ça peut sans doute t'aider à te remettre en selle de méchamment cracher dans son dos parce que tu n'as pas le cran d'aller lui déverser en face ton venin.

 

- Critiquer une personne à qui tu as fait du mal ?

 

Bien sûr !

 

Après lui avoir consciencieusement pourri la vie, pourquoi renoncer au plaisir de l'enfoncer un peu plus en allant dire du mal d'elle un peu partout où tu passes ?

 

Comme ça, partout où elle ira ensuite, elle se heurtera à l'hostilité générale.

 

Des finitions de qualité en somme.

 

 

  • vacances sans boulet

 

Mieux vaut partir seul dans ce cas.

 

C'est très curieux comme phénomène, mais on est rarement un boulet pour soi-même.

 

Sans doute parce qu'on est assez en accord avec les habitudes qui nous sont propres.

 

Tandis que les autres, pas forcément.

 

Surtout si vous cherchez du côté des amis de mon frère...

 

 

  • rassure moi t'es

 

… t'es jeune ? … t'es beau ? … t'es riche ? … t'es successful ?

 

Oui, je suis tout ça (au féminin quand même).

 

C'est sans doute la raison pour laquelle tu es tombé sur mon blog et que tu en as tant apprécié la lecture.

 

Merci pour ta fan-attitude, elle me va droit au coeur. 

 

 

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Et si c'était à votre tour d'être heureux sur une photo ?

jeudi 19 septembre 2013

A quoi reconnaît-on un vieux croûton ? (suite I)

 


Souvenez-vous, dans le récit de mon week-end à Deauville chez Florian, je vous avais laissés - un peu cavalièrement, je l'avoue - en plein trajet de RER, le nez dans un article du Point consacré aux demeures de charme de Saint Tropez, à comparer différents modèles de piscines

 

Certains de mes commentateurs m'ayant courtoisement indiqué qu'ils ne s'étaient pas encore totalement lassés de cette histoire, je m'abstiens de leur adresser un Vraiment ? de politesse, de peur qu'ils ne se ravisent trop rapidement...

 

C'est vrai, quoi, il y a des choses qu'on ne peut pas garder pour soi ! 

 

--

 

Tout arrive dans la vie, même la fin d'un trajet en RER.

 

Florian et moi, après avoir rangé magazine et M&M's, récupéré bagages, chapeaux de paille et raquettes de tennis, sommes descendus sur les quais de la station avant de marcher jusqu'à la maison de ses parents, devant laquelle nous attendait son amie Aurélie que je rencontrais pour la première fois (Ginger, très heureuse).

 

Il ne restait plus qu'à embarquer tous les trois dans la voiture familiale pour deux bonnes heures de route.

 

Prudemment, j'ai opté pour la place sur la banquette arrière en me disant que si le voyage se poursuivait sur la même note que celle sur laquelle il avait commencé, je pourrais toujours en profiter pour remplir ma jauge de sommeil pour la saison automne-hiver 2013/2014 en toute tranquilité. 

 

Et, bien m'en a pris puisque, là encore, je n'ai pas été excessivement-trop sollicitée pour alimenter la discussion.

 

C'est qu'on a parlé pendant une heure et demi de Sophie et Louis qui venaient de se séparer, étant précisé que Sophie et Louis, à la différence de Johnny Depp et Vanessa Paradis ou de Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaouije ne les connais pas (aucune couv' de Gala à leur actif, j'ai vérifié). 

 

Pour autant, Florian n'a pas jugé tellement utile de me raconter qui ils étaient ni comment ils s'étaient rencontrés

 

Il a dû penser que nous étions en voiture et qu'une situation aussi exceptionnelle que celle-là devait justifier une dérogation au vieux principe ringard qui veut que l'on ne parle pas d'un sujet devant quelqu'un sans l'intégrer d'une façon ou d'une autre à la conversation.

 

Après tout, en voiture, les personnes installées sur la banquette avant tournent bien le dos à celles qui occupent la banquette arrière sans être qualifiées de goujats, alors !

 

Mais loin de moi, l'idée de porter un jugement définitif sur qui que ce soit, rassurez-vous. 

  

Au bout, disons, d'une heure de discussion, Florian s'est d'ailleurs soudainement adressé à moi, les yeux droit dans le rétroviseur, pour m'expliquer que :

 

Cette rupture, Ginger, c'est vraiment fou, parce que Sophie et Louis, ça avait l'air tellement sérieux que personne n'aurait pu l'imaginer.

 

Bref, un condensé fidèle du point de vue dont il faisait part à Aurélie depuis l'instant précis où elle lui avait annoncé, une heure plus tôt, la nouvelle de leur rupture toute récente. 

 

Je ne sais plus si j'ai répondu Ah oui, je vois... ou bien Eh ben dis donc..., mais il m'a fallu mobiliser tous mes vestiges de bonne éducation pour paraître aussi décemment intéressée que possible.


La conversation aurait pu être encore un peu distrayante si l'histoire de Sophie et Louis, par son seul dénouement, avait présenté un minimum d'originalité.

 

Je ne dis pas qu'un récit évoquant la découverte, par Sophie, de la préférence de Louis pour sa soeur jumelle (celle de Sophie, mais ça peut marcher aussi avec celle de Louis), m'aurait forcément laissée dans un état de froide indifférence. 

 

Idem pour celui de la terrible et déchirante prise de conscience, par Louis, du fait que Sophie ne lui avait prêté attention que parce qu'elle n'avait personne de mieux sous la main au moment où ils s'étaient rencontrés. 

 

Mais, malheureusement, non, rien de tout cela, juste une séparation bien terne et sans éclat comme il en survient sans doute des milliers à la seconde où vous lisez ces lignes... 

 

J'aurais sans doute entendu parler de Sophie et Louis pendant un long moment encore, si le Ciel ne m'avait pas tendu une main secourable en faisant débarquer Henri, un autre des amis de Florian qui participait au week-end, sur l'aire d'autoroute où nous nous étions arrêtés pour faire le plein, au moment précis où nous nous apprêtions à repartir. 

 

Là, inutile de vous dire que j'ai saisi la balle au bond en lançant avec force conviction, de façon surtout à ne laisser aucun choix à l'intéressé : 

 

Attends, Henri, tu ne vas pas faire le reste du trajet tout seul, je monte avec toi, ce sera beaucoup plus agréable et en plus tu seras sûr de ne pas t'endormir au volant ! 

 

Comme prévu, Henri n'a pas osé dire non et je me suis donc précipitée dans sa voiture.

 

N'allez pas croire quand même que j'étais dans un tel état de détresse psychologique que je me suis imposée dans la voiture de quelqu'un que je n'avais jamais vu auparavant.

 

Henri, j'étais dans le même collège que lui avant que mes parents ne déménagent, et si nous n'étions pas dans la même classe en raison de nos deux ans de différence d'âge, il m'arrivait fréquemment de passer des récréations en sa compagnie et en celle de ses deux autres triplés - plus on est de fous, plus on rit.

 

Après, bien sûr, nos chemins ont quelque peu divergé, mais par un hasard un peu plus ancien que celui qui nous a fait nous retrouver sur l'aire d'autoroute, il se trouve qu'il a, à un moment donné, suivi les mêmes études que mon frère et Florian, ce qui nous a permis de renouer contact. 

 

Comme Henri n'avait pas de GPS, que son Iphone était déchargé et qu'il avait égaré sa batterie - personne n'est parfait - nous nous sommes mis d'accord avec Florian pour que nous le suivions jusqu'à Deauville

 

Sans surprise, il n'a pas fallu plus de dix minutes pour que nous le perdions totalement de vue.

 

Mais il faut comprendre Florian : si vous êtes déjà assez oublieux de vous-même pour consentir à ce que quelqu'un vous suive en voiture, vous n'allez pas en plus lui faciliter la tâche en vous abstenant de rouler trop vite et de laisser une quinzaine de voitures masquant toute visibilité s'insérer entre vous et lui !

 

Résultat des courses, Henri - que j'ai vainement cherché à seconder par mon sens de l'orientation le plus défaillant du monde - et moi, nous sommes quelque peu égarés sur la route.

 

Mais, Dieu merci, après un sympathique crochet par Caen, nous avons fini par arriver à bon port.

 

Et même que, bonne surprise, Florian (à moins que ce soit Aurélie) avait pensé à sortir mes bagages du coffre de sa voiture dans lequel je les avais laissés. 

 

Comme quoi, rien n'est jamais totalement noir en ce bas monde ! 

 

valise.jpeg

Et en plus tu as pensé à mon ours en peluche, merci Florian !

lundi 16 septembre 2013

Fashion faux pas capillaire

Il y a des jours où on hésite. 

 

Cinéma ou piscine ? Ballerines ou escarpin ? Chardonnay ou Brouilly ? Cosmopolitan ou Elle ? Biarritz ou Cabourg ? Filet de saumon ou bavette à l'échalotte ? 

 

Si, dans certains cas, vous pouvez trancher en vous abstenant de faire un choix (Elle et Cosmo, Chardonnay et Brouilly), dans d'autres, vous êtes bien obligé de vous décider (ballerines ou escarpins, Biarritz ou Cabourg). 

 

C'est dans cette dernière catégorie qu'il faut classer la couleur de cheveux. 

 

En la matière, pas de place pour le doute, on joue dans la section monochrome et on assume sans honte son manque de fantaisie capillaire.

 

Mais pourquoi se priver ainsi du plaisir de coloriser notre belle crinière ? 

 

Eh bien parce que ça ne se fait pas, tout simplement. 

 

De la même façon qu'on ne se ballade pas avec un pot de chambre sur la tête (c'est Maman qui me l'a appris toute jeune encore) et qu'on ne danse pas le jerk en plein enterrement (même si c'est un moment de convivialité), on ne donne pas dans la composition capillaire pluricolore. 

 

Pour ceux qui trouveraient cette analyse un peu courte - c'est leur droit, même si je ne cautionne pas - j'ajouterais que c'est sans doute parce qu'il y a déjà trop de couleurs tout autour de nous qu'il ne faut pas en rajouter en plus sur notre tête, de peur de voir tous les gens sombrer peu à peu dans une dramatique folie en raison d'un sur-afflux d'informations impossible à digérer pour l'esprit humain. 

 

Dans 200 ans, quand les scientifiques auront réussi à élever nos capacités cérébrales au niveau de celles d'Einstein puissance 10, peut-être pourrai-je alors sortir de mon caveau familial avec des cheveux rouge et bleu - mes couleurs préférées, mais toujours est-il qu'en attendant cette époque bénie où nous goûterons enfin à la vraie liberté, nous nous devons de garder une certaine sobriété capillaire. 

 

Mieux vaut donc, pour l'heure, admirer un arc en ciel dans son cadre naturel, c'est-à-dire au milieu d'un grand ciel bleu, plutôt que sur la tête de la dame qui fait la queue devant vous à la caisse du Monoprix. 

 

Préférez, de même, contempler l'harmonie parfaite d'un damier sur le jeu d'échec qu'on vous a offert pour vos 13 ans et auquel vous n'avez jamais joué - pas assez intellectuel pour vraiment s'amuser - plutôt que sur la tête de la dame à la table de restaurant juste à côté de la vôtre. 

 

Je n'ai pas osé parler de tout ça à la dame assise à côté de moi dans le métro, mais j'espère vraiment qu'elle lira cet article (ou que Christina Cordula se prendra rapidement d'affection pour elle)...

 

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Mais ma chééééérie, ces chevou ça né va pas dou tout !

jeudi 12 septembre 2013

A quoi reconnaît-on un vieux croûton ?

 

Facile me direz-vous, c'est quelqu'un de vieux et d'un tantinet croûton. 

 

Hé bien non, pas nécessairement, c'est un piège ! 

 

Un vieux croûton peut très bien être quelqu'un qui, à en croire l'année de naissance qui figure sur sa carte d'identité, son absence relative de rides et la persistance de quelques mèches de cheveux sur son craîne, est encore relativement jeune. 

 

Car, en réalité, en fait de vieux croûton, tout est question d'état d'esprit !

 

Et je vous prie de croire que je sais de quoi je parle puisque j'ai passé le week-end dernier, du vendredi 20h au dimanche 22h, à Deauville, avec un prototype du genre tout juste âgé de 27 ans. 

 

Ne vous emballez pas, il ne s'agissait pas d'un séjour improvisé à la mer en compagnie d'un bel inconnu rencontré 2 heures plus tôt à la station vélib de Saint Lazare, qui aurait peu à peu viré au cauchemar (le séjour, pas le bel inconnu).

 

Et c'est d'ailleurs assez dommage car cet article aurait incroyablement gagné en saveur, mais enfin, c'est comme ça...

 

Non, c'était tout à fait différent parce que :


1) ce week-end, je ne l'ai pas passé en tête-à-tête avec Florian mais en compagnie également d'une petite dizaine d'autres personnes, elles aussi été recrutées pour occuper le rôle des "amis qu'on invite un week-end à la mer",


 2) Florian, je ne le connais pas de la veille, mais plutôt de pas mal d'années avant. 

 

Pour être tout à fait exacte, il s'agit en fait d'un ami de mon frère, pas le boulet qui est parti avec nous lors de notre dernier séjour de ski, mais un autre, qui est d'ailleurs aussi parti avec nous au cours de précédents séjours de ski. 

 

On ne peut pas dire qu'alors, déjà, il se soit montré d'une normalité parfaitement présidentielle - temps de réveil d'environ 45 minutes, bugs des connections neuronales sur le télésiège, besoin compulsif d'ordinateur au retour des pistes, etc. - mais il arrivait encore à communiquer sans trop de mal avec son entourage et même, de temps en temps, à rire, jouer aux cartes ou aller boire des verres en discutant avec le reste du groupe. 

 

Mais beaucoup de chanteurs/poètes/physiciens l'ont dit : le temps peut faire évoluer les choses, et pas toujours en bien. 

 

Là, cela faisait quelques bons 10 mois que je n'avais pas revu Florian.

 

Et, bizarrement, j'ai tout de suite senti que tout ce temps passé loin de moi ne lui avait guère été profitable...

 

J'en ai eu une première intuition lorsqu'il est arrivé à la station de RER où nous avions rendez-vous, avec plus d'une demie heure de retard par rapport à l'heure fixée, et où il ne lui est visiblement pas venu à l'esprit de s'excuser. 

 

Bon, bon, passons me suis-je dit, Florian est peut-être éreinté par son travail, préoccupé par l'organisation du week-end, ou tout simplement soucieux pour la route, je peux comprendre (mais tout juste).

 

Stoïque, sans même lui lancer une remarque vipérine au sujet de son retard, je l'ai donc suivi dans le RER chargé de nous conduire jusqu'à la maison de ses parents où nous devions récupérer la voiture pour le trajet jusqu'à Deauville.

 

Je m'attendais déjà à une petite conversation mondaine du meilleur ton (Ca va, pas trop fatigué de ta semaine ? / Non mais ça fait du bien d'être en week-end / Tu m'étonnes Jean-Paul !), quand je l'ai vu tout à coup sortir son Le Point de son cartable (Tiens, il va caler sa valise avec ?) avant de se plonger dans sa lecture.

 

Là, je n'ai pas pu m'empêcher de me demander si, par hasard, ma présence ne l'ennuyait pas...

 

Et puis je me suis tout à coup rappelé, d'une, que personne ne s'ennuie jamais en ma compagnie, et de deux, que vu qu'il m'avait invitée, c'était juste impossible. 

 

J'ai eu confirmation de son intérêt pour l'être humain que je suis lorsque, un quart d'heure plus tard, après avoir sorti son paquet de M&M's, il m'a demandé tout en m'en proposant : 

 

Et toi, sinon, le travail, ça va bien ? 

 

Evidemment, je m'étais déjà presque endormie en regardant le magnifique paysage de HLM délabrées qui s'offrait à moi (encore une chance que j'aie été près de la fenêtre), et, en m'entendant ainsi interpellée, j'ai violemment sursauté, manquant à peu de choses de me cogner à la fenêtre. J'étais prête à me jeter sur la sonnette d'alarme tout en composant le 17 sur mon téléphone portable d'une main, lorsque j'ai réalisé que ce n'était que Florian qui me posait une question. 

 

Euh... oui... mon travail, tout va bien... En ce moment je... ai-je commencé à bafouiller en essayant péniblement de retrouver mes esprits. 

 

Ah, excuse-moi, texto d'Aurélie qui nous attend à la maison, je lui réponds ! m'a-t-il lancé sans attendre la fin de mon brillant exposé. 

 

Et heureusement, une fois qu'il a eu fini de répondre au texto d'Aurélie, Florian avait déjà totalement oublié qu'il venait de me poser une question, m'évitant élégamment de patiner davantage sur ma situation professionnelle. 

 

Eteignant son téléphone, il a rouvert son magazine pour entamer la lecture d'un article apparemment assez exaltant consacré aux demeures de charme de Saint Tropez.

 

Mais n'allez pas croire pour autant qu'il ne s'est pas donné la peine, par la suite, de renouer le dialogue avec moi du restant du trajet en RER, non, ce serait une grave erreur !

 

A peine quelques minutes plus tard, Florian m'a montré les photos des villas photographiées et m'a demandé laquelle des deux piscines je préférais.

 

Piscine.jpg

Ecoute Florian, celle-là me paraît très bien...

 

A suivre...

lundi 9 septembre 2013

Les inégalités commencent à la porte des toilettes

 

Chaque année c'est pareil.

 

On part en vacances.

 

On roule.

 

On roule.

 

On roule encore.

 

Et puis on s'arrête sur une aire d'autoroute.

 

C'est qu'en quelques heures, la nature, imperturbable (même en voyage), a fait son oeuvre.

 

Vous devez aller aux toilettes, là, tout de suite, sinon vous ne répondez plus de l'état de votre siège ni de l'environnement odorant de l'habitacle.

 

Soit.

 

A peine sorti de la voiture, vous courez encore plus vite qu'un sportif dopé (enfin, disons, un sportif) direction les lieux appropriés, histoire de remettre le compteur à zéro avant d'entamer la suite du voyage.

 

Là, deux issues sont possibles.

 

  • Vous êtes un homme.

 

Grande vue dégagée vers les toilettes masculines, aucun obstacle au radar.

 

Vous voilà de retour à la voiture moins de deux minutes trente plus tard.

 

  • Vous êtes une femme.

 

Queue monstrueuse de 35 personnes devant les toilettes féminines, vous piétinez sur place pliée en deux en espérant vous retenir suffisamment longtemps pour ne pas donner du travail supplémentaire au personnel d'entretien. Lorsqu'enfin vous apercevez les cabines, vous êtes au bord de l'implosion, à sautiller frénétiquement les jambes serrées-croisées l'une contre l'autre.

 

Vous voilà de retour à la voiture vingt cinq minutes plus tard.

 

Lorsqu'on me demande Ginger, tes vacances, c'était bien ? (oui, nous sommes en septembre mais certaines personnes n'ont pas encore tourné la page), je dissimule consciencieusement cet épisode douloureux de mon voyage.

 

Je garde tout pour moi : l'attente sans fin, l'angoisse de l'échec, les regards ironiques et condescendants jetés par nombre d'hommes pensant tirer une réelle supériorité de l'absence de file d'attente devant leurs toilettes (mais si).

 

Je me concentre sur le soleil, les ballades, la piscine, les cocktails en terrasse...

 

Mais bon sang, les personnes des sociétés d'autoroute, ça vous gênerait de rajouter une quinzaine de cabines dans les toilettes femmes et d'en enlever une dizaine aux hommes ?

 

Ca vous fait rire de nous voir attendre comme ça ?

 

Non, parce que, sinon, faites-nous au moins une ristourne sur les péages pour nous dédommager.

 

Ou plutôt, tiens, donnez-nous carrément la gratuité comme en discothèque (jusqu'à 22h).

 

Ca compensera toujours un peu !

 

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Mes compagnes de galère lors de mon ultime pause sur l'autoroute...

jeudi 5 septembre 2013

La ponctualité, pour quoi faire ?

 

Comme vous le savez ce blog a été suspendu pendant un bon petit mois.

 

Non pas parce que j'aurais eu la méprisable ambition de vouloir prendre des vacances en sacrifiant tout embryon de vie intellectuelle au profit d'un honteux lézardage au bord de la piscine, mais simplement parce qu'il est important, pour la qualité d'un blog, qu'il connaisse des périodes de jachère.

 

C'est le même principe que pour un champ de maïs : on laisse un petit moment la terre en repos, et hop, les épis sont plus grands et plus beaux la saison d'après (surtout dans les champs Monsanto).

 

Appliqué à un blog, cela dynamise la police d'écriture, améliore le rendu des photos et augmente la résiliance des paragraphes.

 

C'est en tout cas ce qu'on m'a raconté.

 

Mais évidemment, l'ennui c'est que, si avant de mettre votre blog en jachère, vous n'aviez pas répondu à tous les commentaires laissés par vos chers lecteurs, eh bien, au moment de le réactiver, vous vous retrouvez Gros Jean comme devant à ne plus trop savoir quoi faire...

 

Devez-vous tout de même y répondre, parce que, oui, vous aimez les commentaires, et même TOUS les commentaires (les drôles, les tristes, les gentils, les décalés, les fantaisistes, les normaux, les longs, les courts, les avec beaucoup de points d'exclamation, les sans point d'exclamation...) ?

 

Ou devez-vous au contraire vous abstenir, parce que à quoi ça rime de répondre plus d'un mois après, quand tout les auteurs des commentaires ont oublié non seulement de quoi parlait l'article commenté mais également le contenu de leurs commentaires ?

 

J'ai regardé dans le Guide des usages du monde des blogueurs de Nadine de Rothschild pour me faire une idée, mais je n'ai rien trouvé sur le sujet.

 

Apparemment, Nadine a considéré qu'il n'était pas possible de dégager une règle générale, que la solution était strictement personnelle à chaque individu. 

 

Et comme j'ai réalisé que, dans la vie, je faisais déjà beaucoup de choses qui ne riment à rien (manger des Cocopops devant la télévision, regarder si j'ai de nouveaux messages quand je sais très bien que non, poser des questions dont je connais déjà la réponse), je me suis dit que finalement, une de plus ou de moins, ne changerait pas grand chose.

 

Et puis, de toutes façons, je suis convenue avec moi-même que j'aime bien trop les commentaires pour m'abstenir d'y répondre.

 

Alors, pour ceux qui auraient commenté l'un de mes précédents articles, il y a sans doute très très longtemps, ne soyez pas trop surpris si vous recevez une réponse seulement maintenant...

 

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Photographie d'un blog en jachère.

lundi 2 septembre 2013

Ouf, les vacances c'est fini !

 

Ca y est, c'est la rentrée.

 

Les blogueurs ont récupéré leur wifi et leurs ordinateurs.

 

Ils ont rangé leur crème solaire et achevé leurs parties de pétanque.

 

Ils peuvent enfin reprendre le cours normal de leur vie et revenir aux choses sérieuses maintenant que la nuit tombe juste au moment où commence les journal de Claire Chazal

 

Les choses paraissent d'une simplicité enfantine présentées comme ça.

 

Oui, mais je sais bien, au fond, qu'une question vous taraude l'esprit.

 

Un peu comme pour feu Jacques Vergès, vous vous demandez mais où était donc passée Ginger pendant 9 ans pendant tout le mois d'août ?

 

C'est vrai que, lorsqu'on est un bon blogueur, attentionné et soucieux de ses lecteurs, avant de se volatiliser pour un ou deux mois l'été, on se doit de faire une annonce en bonne et due forme, dans un style friendly décomplexé assumé qui donne à peu près ça :

 

Bonjour les gens, aujourd'hui je pars de mon chez moi pour aller ailleurs où en principe il fait plus beau et où je ne bloguerai pas vu que c'est les vacances (car bloguer est un vrai travail et je n'en peux plus).

Je vous dis à mon retour et en attendant bronzez bien et ne vous faites pas piquer par trop de méduses !!!

^^

 

Et en ce qui me concerne, justement, je n'ai publié aucun message de ce type avant de m'éclipser tout le mois d'août.

 

Pourquoi ? Parce que je n'étais pas en vacances ?

 

Eh bien pourtant, si, j'étais bien en vacances – tout au moins si l'on admet que faire ses courses dans un Carrefour city reste compatible avec des vacances.

 

C'est simplement que je n'aime pas les au revoir.

 

Je trouve qu'ils ont un côté bien trop pathétique pour être supportables.

 

Ils sont pour moi indissociables de l'interrogation fondamentale que nous avons tous à affronter lorsqu'une personne part quelques temps loin de nous : Nous reverrons-nous ?

 

Tant de choses peuvent arriver en un mois, et surtout en un mois d'août - intoxication au pastis, accident d'ouverture d'huîtres, brûlures de barbecue, indigestion de tomates-mozzarella, etc. - que des annonces de ce type ne manquent pas de faire naître en moi toute une foule d'idées noires qui m'empêchent bien souvent de dormir au delà de 11h (du matin) (très dommage en vacances).

 

C'est la raison pour laquelle j'ai décidé d'épargner à mes lecteurs l'angoisse qu'une telle annonce n'aurait pas manqué de susciter chez les plus sensibles d'entre eux, en m'abstenant purement et simplement d'évoquer mon départ pour de lointaines contrées exotiques nommées les Hautes Alpes.

 

Je ne veux pas me tresser des couronnes de laurier (je laisse en général ce soin à d'autres), mais c'est vrai, je suis une blogueuse pleine de délicatesse... 

 

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Allez, bisous !