jeudi 9 janvier 2014

Assumer sa boulétitude (même si ça fait mal)

Si vous avez bien suivi ce blog, vous savez que les boulets sont une espèce que j'ai parfois un peu de mal à supporter. 

 

C'est pour ça que depuis l'époque où j'ai appris à les repérer - l'alliance bras ballants et regard vitreux reste le modèle le plus répandu - j'évite au maximum d'entrer en contact avec eux. 

 

Mais comme j'ai la chance de partir régulièrement au ski avec les amis de mon frère, et parfois même de me faire inviter par l'un d'eux à Deauville, j'en fréquente quand même régulièrement quelques spécimens parmi les plus intéressants.

 

Bien sûr, ce n'est jamais très agréable sur le coup.

 

Devoir ravaler des envies de meurtre peut même avoir parfois un je ne sais quoi d'un peu frustrant. 

 

Mais l'avantage, de côtoyer de temps en temps un boulet, c'est que vous restez pleinement conscient de tout l'éventail de trucs absolument ahurissants qu'un tel être est capable de faire. 

 

En plus, grâce à lui, vous pouvez éprouver dans des conditions optimales vos qualités de patience et de longanimité. 

 

Et j'ajouterai, pour finir, que c'est une des seules personnes à vous offrir l'occasion de caser le mot "longanimité" dans votre blog sans que l'on vous soupçonne d'avoir seulement voulu faire étalage de toute la richesse de votre vocabulaire. 

 

Mais quand on passe son temps, comme moi, à conspuer sans tendresse les boulets de toute espèce sur l'internet mondial, avouez que ce n'est pas très agréable de réaliser un jour que l'on a soi-même basculé du côté obscur de la force. 

 

Et c'est là qu'entre en scène Déborah

 

Déborah, vous vous en souvenez, c'est la soeur de l'un de mes très vieux amis de faculté, Tom, celui qui fait une thèse dont je n'ai même pas compris le titre et qui refuse encore mordicus d'aller épouser son plan B au Sénégal

 

A la demande de Tom, et sans la connaître alors, j'avais hébergé Déborah en février dernier au cours d'un stage qu'elle effectuait à Paris

 

Et comme passer quatre jours dans un studio de 30m2 en partageant le même clic-clac la nuit, ça rapproche forcément un peu, vous ne serez pas surpris d'apprendre que, dans ces conditions, nous sommes devenues amies. 

 

Texto d'anniversaire par ci, journée en Angleterre par là, trafic actif de DVD de Downton Abbey... autant de signes qui ne trompent pas ! 

 

Et la dernière manifestation d'amitié en date, c'est que Débo, alors même que ses huit mois de grossesse commençaient à lui peser très légèrement, m'a gentiment invitée chez elle, dans l'agréable appartement qu'elle partage avec Julien, à quelques kilomètres de chez mes parents chez qui je passais quelques jours de vacances, à l'occasion d'un passage de Tom dans la région. 

 

Champagne, toasts au saumon fumé, raclette, chocolats de Noël... rien ne manquait à mon bonheur !

 

Mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, sur les 2h30 du matin, après avoir fait perdre mon coéquipier à la belotte une bonne dizaine de fois d'affilée (Ah, désolée, j'ai confondu le classement atout/pas atout) et après avoir constaté que Tom ne lançait toujours pas le signal du départ, je me suis dit qu'il m'appartenait de prendre l'initiative de libérer les lieux. 

 

Et oui, je suis comme ça, toujours très altruiste à partir de 2h30 du matin...

 

- Bon, je vais y aller... Tom, tu repars bien en voiture chez tes parents ? Ca ne t'embête pas de me déposer au passage chez les miens ? lui ai-je demandé en luttant pour étouffer un bâillement. 

 

- Ah non Ginger, en fait je dors chez Débo et Julien... m'a lancé Tom.

 

- Ah d'accord... ai-je répondu un peu gênée. Bon, hum, comment dire, ce n'est pas grave après tout, ça n'a jamais tué personne de faire une vingtaine de minutes de marche à près de 3h du matin, du moins si on a la chance de ne pas tomber sur Emile Louis (ou un de ses sosies)... Allez hop, je ne vais pas me mettre plus en retard... Je peux vous emprunter votre couteau de boucher pour la route, je vous le rapporte demain ?

 

Résultat des courses : Tom et Déborah ont eu pitié de moi et m'ont redéposée tous les deux devant la porte d'entrée de l'immeuble de mes parents.

 

Une chance que Débo ait été enceinte et n'ait rien pu boire de toute la soirée, sinon j'en étais quitte pour m'incruster pour la nuit - enfin pour un "bout de nuit" puisqu'il m'aurait fallu attraper le premier tram de 6h du matin de façon à anticiper la crise cardiaque de maman face à mon lit vide (toujours ces histoires d'Emile Louis et de ses sosies). 

 

J'ai beau me dire que nous n'en avons eu que pour cinq minutes de trajet, je n'arrive quand même pas complètement à m'ôter l'idée du crâne que j'ai fait, ce soir là, une très belle démonstration de boulétitude.

 

Mais plutôt que de rester dans un état d'esprit négatif par hypothèse parfaitement stérile - cf. Anaëlle - j'essaye de me consoler en me disant qu'au moins, grâce à moi, Débo a dû pas mal progresser sur sa longanimité naturelle.

 

Et après tout, pour une femme enceinte sur le point d'accoucher on ne sait pas trop quand avant la fin du mois, de la longanimité, ça peut aussi avoir son utilité...

 

fille.jpeg

Pour certains boulets, l'histoire se finit parfois moins bien...

11 commentaires:

  1. Merci d'ajouter ce joli mot de "longanimité" à ma collection, et je dois admettre qu'il va très bien à mon teint. Une exception, je ne suis, mais alors, en aucune façon, longanime avec ceux et celles qui me plantent à la belote !

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  2. Je n'ai pas tout compris : on est boulet de demander à être ramenée au milieu de la nuit ? Bon, tu aurais pu téléphoner à ta maman à 3 heures du matin. Au fait, comment se porte Monsieur Ficus ?

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  3. Billevesées (pas non plus toujours facile à caser !) que cela : On est toujours le boulet de quelqu'un. Le fait même que tu as l'impression d'avoir été lourdingue joue en ta faveur. Les vrais boulets n'en ont absolument aucune conscience et pèsent allègrement sur leur entourage en toute innocence. Je suis sûre que Déborah et Tom sont ravis de côtoyer une Missminiboulette comme toi !

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  4. j'admire ta capacité à assumer tes boulettes, après tout on en fait tous, le tout est de les faire avec classe et élégance.

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  5. Mais moi je suis un boulet Ginger un vrai (un de ses 4 je t'enverrai une photo de moi en combinaison de ski pour que tu mesures mon cas)...sinon, j'aurais été ton double dans une soirée comme celle-là: nulle à la belote, et incapable de rentrer toute seule chez moi (ou chez mes parents) après 22h.

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  6. Je recommence, mon 1er comm n'était pas passé...donc je disais que j'étais aussi un boulet force 10, je proposais de t'envoyer une photo de moi en combinaison de ski pour que tu mesures l'étendue des dégâts et je notais que moi aussi j'étais nulle à la belote et que je ne rentrais pas chez moi seule après 22h...mais tu vois je trouve mon comm vraiment moins bien quand je le retape une deuxième fois...un boulet quoi

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  7. Errare humanum est (sed perseverare diabolicum!) ;)

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  8. "Ah tu sortiras, boulette, boulette,ah tu sortiras de ce post-là" comme le dit la chanson enfantine.

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  9. Vous avez beau faire passer votre erreur comme une boulette innocente, elle me met profondément mal à l'aise. Bref, je suppute à cet acte inexcusable un fondement d'une rare noirceur.

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  10. Voilà une thèse qui ferait véritablement avancer le monde ! Malheureusement, quelque chose me dit qu'il ne se laissera pas convaincre si facilement de changer son sujet à 6 mois de sa soutenance... Dommage !

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