lundi 24 février 2014

Stop les préjugés

Les préjugés ont la vie dure. 

Ce n'est pas Najat qui vous dira le contraire. 

Elle me confiait encore l'autre jour, au cours de notre virée soldes chez Franck et fils (ne cherchez pas, il n'y a plus rien), que trop souvent les gens l'associent à l'image d'une femme. 

Le maquillage ? Les robes ? Les bottes en cuir ? 

Nous n'avons pas vraiment trouvé la raison, mais là où nous sommes tombées d'accord, c'est qu'une fois que les gens ont cette image de vous, ils vous traitent sans se gêner d'une façon différente de celle des hommes. 

Combien de fois m'a-t-on servie avant les convives masculins de la table ? 

A quelle fréquence un membre de l'autre sexe ne s'est-il pas effacé en me tenant la porte pour que je passe avant lui ? 

A combien de poignées de main viriles n'ai-je pas dû renoncer ? 

Autant de réactions qui me laissent aujourd'hui encore perplexe... 

... et qui m'enfoncent définitivement dans l'idée fausse que je suis un être délicat qui a besoin d'un environnement raffiné et harmonieux pour s'épanouir, quand je pourrais tout aussi bien - sinon mieux - m'accomplir telle une vraie Lara Croft perdue en minishort/débardeur en pleine forêt transylvanienne, à égorger de sang froid, à mains nues, une demi meute de loups affamés. 

Mais la réciproque est toute aussi vraie. 

Les hommes aussi sont victimes d'un traitement ostracisant qui les enferme dans une certaine image.
 
Ils ne savent pas rabattre la cuvette des WC. 

Ils font rarement usage d'une crème réparatrice à l'allantoïne pour les mains sèches. 

Ils sont sales. 

Et, pas plus tard que la semaine dernière, je me suis rendu compte à quel point ce dernier préjugé avait la vie dure. 

J'étais à une soirée chez une amie, pas très loin d'Etoile (l'information a son importance). 

A un moment, elle décide qu'il est temps d'aller chercher quelques nouvelles bouteilles à la cave - la fête battait son plein - et je me dévoue pour lui éviter de délaisser ses invités. 

(En vrai, j'ai une passion pour les caves, on ne sait jamais sur quel type de rats on va tomber). 

Je descends, je descends, je descends encore, et là, juste dans le couloir menant à la cave, que vois-je ?

Ceci : 

Messieurs

Je lis ce mot et mon sang ne fait qu'un tour. 

"Messieurs" ? Mais pourquoi "Messieurs" ? 

La gardienne avait-elle un indice pour déduire de ses constations que l'auteur du forfait était un membre de la gent masculine ?

Avait-elle trouvé un post-it sur la scène du crime indiquant : "PS : je suis un homme" ? 

Ou a-t-elle tout simplement présumé qu'il ne pouvait s'agir que d'une oeuvre masculine, en partant du postulat que seul un homme est capable d'un geste aussi répugnant ? 

Je l'ignore. 

Il fallait que je remonte les bouteilles au plus vite si je voulais éviter que le même malaise que celui qui s'est produit il y a pas loin de deux mille ans du côté de Cana se reitère, et je n'ai donc pas eu le temps de creuser plus avant la question. 

Mais, maintenant que la soirée est finie, tout ça me laisse à penser que nous en avons encore pour longtemps à combattre ce genre de préjugés. 

Pour accélérer un peu le mouvement, peut-être faudrait-il coller des affiches en 4m x 10m, avec des slogans du style "Non, les hommes ne sont pas sales", dans les couloirs du métro ?

Ou organiser une manifestation d'hommes déguisés en Monsieur Propre (bon filon pour les chauves) (et les bodybuildés) (et tous ceux qui ont une oreille percée) à partir de la station Javel

Et pourquoi pas, histoire d'y arriver encore un peu plus vite, ne pas tout simplement inciter les hommes à prendre une douche de temps en temps (en dehors de la piscine) ? 

Après tout, aux grands maux les grands remèdes !

6 commentaires:

  1. Mathematicien Homme24 février 2014 à 02:08

    Quid de l'angle de projection permettant de déduire qu'il doit s'agir d un homme forcement? (On fait ici l'hypothese que les caves sont interdits aux animaux, comme le dalmatien d un de mes voisins qui fait la taille d un cheval au garrot...)

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  2. Tant que les femmes chercheront principalement à séduire par leurs attributs extérieurs et seront attirées par les plus Cro-Magnon de la gente masculine, rien ne changera ! J’ai même entendu parler d’une étude sociologique très sérieuse, à propos d’individus qui amènent des bouts de pain pour "saucer" dans les urinoirs de la capitale ! Quand horrifiée, j’ai crié à la légende urbaine, on m’a certifié la véracité des faits ... Depuis, plus rien ne m'étonne !

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  3. Wow Ginger, tu vas te faire des tas d'amis avec ce texte, car tu toucheras les garçons dans leur amour... propre ?

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  4. Calomnie, pure calomnie, nous nous en lavons les mains.

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  5. Je trouve que tu appliques un jugement un peu rapide sur la gardienne : t'es-tu venu à l'esprit l'idée qu'elle avait tout simplement fait faire une analyse ADN ?

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