jeudi 30 octobre 2014

Anorexic party

J'ai toujours rêvé d'avoir une chouette bande de copines. 

Des copines disponibles en pleine après-midi pour aller déguster un thé léger au jasmin chez l'une d'elles. 

L'occasion de découvrir son nouvel appartement haussmanien meublé design. 

Et de nous montrer chacune nos dernières acquisitions vestimentaires ultra sophistiquées de la matinée en exhibant fièrement nos bras décharnés et nos jambes squelettiques pour bien montrer que non, nous ne nous sommes pas laissées aller à prendre un gramme depuis notre dernière réunion girly (et le sens de la dignité alors ?!) !

Ensemble, on parlerait de sujets passionnants du type : l'autre jour, j'ai croisé une fille qui devait faire au moins du 38 (non ??!), il paraît que certaines personnes ont l'estomac à ce point distendu que manger toute une pomme ne leur donne pas un sentiment de satiété (dingue !!), il y a des femmes qui cherchent volontairement à tomber enceinte en étant pleinement conscientes que leur corps va s'en trouver horriblement déformé (les perverses !!)...

Et puis après deux heures passées comme ça à papoter agréablement, on se lèverait - pas trop brutalement pour éviter d'avoir des vertiges - et on irait reprendre nos taxis respectifs pour rentrer chez nous. 

A la limite, si on voulait s'amuser un peu, avant de se quitter, on demanderait à Alfred de nous prendre en photo façon réplique de la dernière campagne de publicité Dior

Et on la dédierait à tous ces gens qui n'ont même pas pour ambition dans la vie de peser moins de 45 kilos... 

Encore une micro goutte de thé au jasmin, les coupines ?

lundi 27 octobre 2014

Devenir adulte contre son gré


Je me souviens très bien du jour où, à ma demande expresse, on m'a accordé le droit de laver la baignoire. 

Avec du vrai produit ajax, une vraie éponge et un vrai pommeau de douche.

Tout comme une grande personne.

Vous ne vous étonnerez pas d'apprendre que ce moment compte parmi ceux où j'ai ressenti la plus grande fierté de ma vie.  

La fierté de mettre un premier pied dans le monde intriguant et jusque là inaccessible des adultes. 

Bien sûr, ce moment, s'il fût intense, n'en fût pas moins également extrêmement fugace.

Dès la quatrième ou cinquième fois où je renouvelais l'opération lavage de la baignoire, le charme opérait bizarrement déjà beaucoup moins.

A compter de la septième ou huitième fois, j'assimilais carrément cette opération sanitaire à – oui, n'ayons pas peur des mots – une corvée.

Bref, ce que m'apprît cette histoire tragique de mon existence, c'est que le monde des adultes ne vaut pas toujours le coup qu'on le découvre trop tôt... 

C'est la raison pour laquelle, lorsque je suis devenue une suffisamment grande fille pour avoir mon propre chez moi – et accessoirement un travail et un compte bancaire présentant un solde créditeur de plus de 200 euros – j'ai repoussé et repoussé et repoussé encore un peu, et même un peu plus, le moment d'annoncer à maman :

"STOP maman, maintenant, à compter de ce jour, c'est moi qui m'occupe de mon linge !"

Et je l'ai tellement repoussé que trois ans – presque quatre – après mon installation, je n'avais toujours pas fait l'acquisition d'une machine à laver.

Mais pourquoi ? allez-vous me demander. 

Car, après tout, ce n'est pas parce que l'on dispose d'un tel équipement que l'on doit pour autant renoncer définitivement à confier son linge à une personne de confiance de son entourage familial !

C'est vrai, mais il est parfois dangereux de laisser s'installer certaines ambiguïtés.

Cela vous surprendra peut-être beaucoup, mais certaines personnes sont susceptibles de faire un amalgame quelque peu hâtif entre deux concepts pourtant fondamentalement différents tels que je dispose d'un lave linge et je tiens à m'en servir pour laver tout mon linge moi-même...

Et puis, un beau jour, il n'y a pas si longtemps, je suis partie à Cannes (le tapis rouge, la dolce vita, les palmiers et les moustiques) avec une serviette de plage que j'ai considérablement utilisée en quatre jours au point qu'elle ne s'annonçait plus très fraîche pour le week-end suivant où je devais me rendre dans le Poitou après une courte escale à Paris. 

Or, dans le Poitou, une serviette de plage pouvait m'être également très utile car même s'il n'y a pas de mer à côté (ni tapis rouge ni palmiers, d'ailleurs) (mais les moustiques, si, par contre), on trouve quelques ruisseaux glacés dans lesquels les plus téméraires peuvent le cas échéant tenter de glisser un pied. 

Bref, à mon retour de Cannes et avant mon départ pour le Poitou, Coco à qui j'avais fait part de la délicate situation dans laquelle je me trouvais, m'a spontanément proposé de s'occuper de laver ma serviette de plage.

Sur le coup, au lieu de prudemment refuser – on ne sait jamais à quoi vous engage un service – j'ai accepté en la remerciant chaleureusement : 

« Trop sympa, Coco, tu es une vraie amie, ce we dans le Poitou avec une serviette de plage propre qui sentira bon la lavande industrielle promet d'être absolument mythique ! ».

Le problème c'est que si Coco a lavé ma serviette de plage en temps et en heure, sans faire dégorger les couleurs et sans que ses vêtements déteignent sur elle, elle n'en est pas restée là. 

Tout ça parce qu'au moment où elle me l'a rapportée, j'ai cru utile, par pure politesse, de me lancer dans une grande déclaration parfaitement formelle du type « c'est quand même bien pratique les machines à laver », elle s'est cru autorisée à insister pour que je m'en procure une. 

Comme si, parce qu'elle avait lavé une fois une de mes affaires, elle pouvait se permettre de décider des grandes directions de ma vie - quand maman qui a lavé mon linge pendant près de 30 ans est toujours restée très respectueuse des mes choix sur ce point.

Cela a commencé par le transfert par mail d'une annonce d'un particulier qui vendait son lave linge. 

Puis par le transfert d'une deuxième annonce. 

Puis d'une troisième. 

Peu après, a suivi un texto : 

« Alors, tu te décides pour la machine de l'annonce que je viens de t'envoyer ? ».

Là, je me suis dit, pas de panique, j'ai la parade idéale : 

« Ecoute, le vendeur indique qu'il faut qu'elle parte avant la fin de la semaine, et là, impossible, de trouver une voiture pour la transporter en aussi peu de temps ».

Nouveau texto deux secondes plus tard : 

« Tu veux que je demande à mon frère ? »

Dix minutes après, elle me confirmait que son frère était disponible et trois heures plus tard je me retrouvais avec un lave linge proline de trois ans d'âge envahissant la moitié de l'espace de ma salle de bain. 

Ce soir là, en m'installant dans mon canapé après avoir remercié Coco, son frère Nono et Bob également requis pour l'expédition lave linge, j'ai eu comme le sentiment d'avoir pris un méchant coup de vieux. 

Mais je me console en me disant qu'à ce jour, je n'ai pas encore de lave-vaisselle. 

Et que ce n'est pas près d'arriver puisque je n'ai pas d'emplacement pour. 

Ouf ! 

lundi 6 octobre 2014

Le ridicule ne tue pas


... mais il fait quand même sacrément mal aux yeux !

Deux règles fondamentales à ne pas oublier dans la vie :

     1) on s'interdit les nu-pieds / short, surtout dans le métro,

     2) on bannit les chaussettes, surtout dans les nu-pieds.

Et, dans le doute, on en revient aux grands principes de dignité humaine et de respect de soi et des autres...

Merci par avance de ne pas répéter cette ignominie.


Heureusement, nous n'avons eu que trois stations en commun...

jeudi 2 octobre 2014

Maîtriser ses classiques


En 1882, l'école devenait obligatoire pour tous.  

Près d'un siècle et demi plus tard (oui, je sais, j'anticipe un peu, mais le temps passe si vite...), on aurait pu s'attendre à ce que tout Français ayant traîné ses fonds de culotte sur les bancs de l'instruction publique ait vaguement la maîtrise de 2 - 3 notions de base du monde qui l'environne. 

Bref, que le Français lambda qui squatte son PMU à 22h avec deux potes alccoliques comme lui, en faisant des commentaires étonnamment pertinents sur les passants (les passantes ?), ne trahisse pas, en une apostrophe, un vide abyssal de culture...

En gros, qu'il ne lance pas à la fille blonde qui passe devant sa bière : 

"Hey, Blanche-neige !"

Et qu'on ne vienne pas me dire qu'il n'était pas forcément tant que ça dans l'erreur, parce que la fille en question était peut-être aussi pâle que Blanche-neige.

Blanche-neige est brune, un point c'est tout. 

                  #fail